LES NIVES

La vallée de la Nive est sans conteste le territoire le plus emblématique de la pêche au Pays Basque. La beauté de ses paysages et la qualité de ses rivières lui valent une notoriété nationale. Elle abrite encore une population naturelle de saumons atlantiques, et d’autres espèces rares et protégées comme la Loutre ou le Desman, espèce endémique des Pyrénées. Evoluer et assouvir sa passion dans cet environnement d’exception est un privilège.

Ce vaste bassin versant offre un territoire exceptionnel pour les pêcheurs de truites, par la densité de son réseau hydrographique (plus de 1000 km de linéaire praticable). Le Lauhribar, La Nive d’Arnéguy, La Nive de Béhérobie et leurs nombreux affluents serpentent à travers la montagne basque pour confluer et donner naissance à la Grande Nive. Ces rivières déclinent tous les profils : des gorges difficiles d’accès aux grands pools et radiers de plaine, aussi bien appropriés à la pêche aux appâts naturels qu’à la pêche à la mouche. Les têtes de bassin, elles, satisferont les pêcheurs sportifs qui affectionnent les parcours les plus reculés et escarpés.

Chaque rivière est authentique, chaque ruisseau possède ses propres caractéristiques, permettant d’alterner les techniques d’une vallée à l’autre, pour découvrir de nouveaux profils, de nouvelles ambiances, illustrées dans les récits suivants.

Le Lauhribar

Descendant d’une étroite vallée coincée entre la crête du Pic du Béhorléguy et le massif des Escaliers, où les cascades s’enchainent au pied de parois rocheuses ruisselantes, dont la végétation parait tropicale, le Laurhibar s’assagit et devient plus accessible lorsqu’il traverse la vallée de l’Hergaray au milieu des prairies. Sa ripisylve particulièrement développée rend la pêche un peu acrobatique mais la densité piscicole de ce cours d’eau est remarquable.

Le Lauhribar à Lecumbery

La Nive de Béhérobie

Elle tient son nom du lieu-dit « Béhérobie » désignant l’emplacement du célèbre hôtel restaurant « Les Sources de la Nives ». Elle sort d’entre les blocs de la rive gauche du ruisseau d’Harpea à quelques centaines de mètres en amont du restaurant. Jusqu’à sa confluence avec l’Esterenguibel, son lit est chaotique et parsemé de blocs calcaires qui sont autant de postes à prospecter. Plus bas, la rivière s’étale et elle alterne entre grands profonds et larges radiers. Sur tout son cours, ses rives abruptes sont couvertes de buis, point commun avec la Grande Nive dont elle constitue la source.

Nive de Béhérobie

La Nive d’Arnéguy

Du col d’Ibaneta jusqu’au village d’Arnéguy, c’est la Nive la plus sportive à parcourir. Sur cette partie sauvage où les gorges et les cascades se succèdent dans un décor renversant, elle marque la frontière franco-espagnole. Plus bas, elle s’écoule dans un contexte plus rural et devient beaucoup plus accessible. C’est la rivière la plus fréquentée par les saumons en période de reproduction.

La Nive des Aldudes

Affluent majeur de la Grande Nive, cette rivière et ses tributaires les plus importants sont d’un intérêt halieutique certain. De Saint-Etienne de Baigorry à Banca, des Aldudes à Urepel jusqu’aux portes du Kintoa, les possibilités sont multiples pour espérer attraper un de ces gros sujets qui font de la Nive des Aldudes la vallée la plus prisée du bassin.

La Grande Nive

À partir des « 3 Eaux » et à mesure qu’elle dévale vers l’Adour, la Nive s’élargit et gagne en puissance. Par la profondeur de ses gorges, la dimension de ses pools et la vigueur de ses courants, elle donne une autre dimension à la pêche. À l’instar des grandes rivières pyrénéennes, on l’appréhende d’une autre manière, en remontant ses bordures ou en déployant nos plus longues dérives. La Grande Nive, c’est un peu le cimetière des éléphants. Les truites sont moins nombreuses que sur les petites Nives mais ce sont souvent de splendides géniteurs qui y coulent leurs vieux jours. Dès le milieu du printemps, les truites de mer qui ont passé quelques mois dans l’Estuaire de l’Adour ou le long de la côte basque, remontent la Nive. L’arrivée des finnocks est bien connue des pêcheurs locaux car ils forment généralement des groupes de poissons très actifs.

  grande nive

LA NIVELLE

Petite sœur de la Nive, la Nivelle est un fleuve d’une quarantaine de kilomètres qui nait en Navarre et se jette dans l’océan à Saint Jean de Luz. Véritable laboratoire à ciel ouvert de l’INRA pour la recherche sur le comportement et la biologie des poissons, cette rivière abrite encore quelques saumons, aloses et truites de mer qui viennent s’y reproduire. Son cours principal et ses affluents présentent des parcours très intéressants. Je la décris souvent comme une rivière école tant pour la pêche à la mouche que pour la pêche au toc. L’affleurement régulier de la roche mère, qui rappelle les pierres de la Rhune toute proche, forme de longs courants où les truites se concentrent lorsqu’elles chassent. Les affluents principaux comme le Lizuniaga ont des profils plus variés et sont un vrai régal à parcourir car les truites y sont nombreuses et de taille correcte (20 à 25 cm).

 

ARAN

L’Aran est la rivière du secteur d’Hasparren. Elle naît au pied du Baigura à Hélette et draine les valons de Mendionde, Macaye et Bonloc avant d’atteindre la plaine de La Bastide Clairence où elle passe en seconde catégorie piscicole. Après un parcours d’environ 50 km, elle se jette dans l’Adour à Urt. Cette petite rivière est une curiosité du réseau hydrographique du Pays Basque. Ses fonds composés de sable et de gravier donnent à ses eaux une teinte particulière. Ici, nous sommes plus éloignés des montagnes et pourtant la pente, le profil et l’isolement de certains secteurs rappellent quelques affluents des Nives. Au milieu des collines, de la forêt et des pairies, il faut parfois parcourir plusieurs kilomètres avant de retrouver une route ou un chemin. Le toc est la technique qui se prête le mieux à cette rivière mais elle est aussi parfaite pour toutes les techniques modernes de pêche en nymphe.

L’IRATI

La montagne basque abrite un lieu sauvage où le dépaysement est total. Cette forêt immense et mystérieuse, plus grande hêtraie d’Europe, tient son nom du cours d’eau qui la traverse : l’Irati. Il nait en Soule à 1 300 m d’altitude au pied du pic d’Orhy. Il traverse ensuite un large plateau, où se baladent librement vaches et chevaux, avant de plonger au cœur de la forêt jusqu’au lac d’Irabia en Navarre. En effet, le rìo Irati délimite la Basse-Navarre en France et la Navarre en Espagne. Exception du département des Pyrénées-Atlantiques, il abrite une population de truites de souche méditerranéenne, puisqu’il s’écoule dans le bassin versant de l’Ebre. Même si les truites sont ici de taille modeste, le cadre enchanteur de l’Irati, entre forêt et pastoralisme, donne une toute autre dimension à la pêche. Il vous faudra un peu de temps pour remettre les pieds sur terre au retour de ce pays imaginaire.

L'irati